
Les meubles de nos chambres d’hôtes sont en grande partie d’occasion. Nous avons acheté les matelas neufs et frais, la cuisine a quelques articles nouveaux, mais les tables, les chaises, le canapé et les assiettes ont été trouvés sur un marché en ligne, une friperie ou dans le grenier d’un parent.
Outre tous les avantages d’acheter d’occasion (environnementaux, économiques, soutenir des organisations caritatives locales), le plaisir de trouver quelque chose d’unique, de beau ou exactement ce dont j’ai besoin, me donne beaucoup de joie. Et ça donne des histoires. Des histoires que vous n’obtiendrez pas avec un clic sur un site Web, un livreur et un nouveau canapé dans l’allée.
Je vais vous raconter 3 histoires sur des pièces que j’ai trouvées, qui sont maintenant dans la salle commune.
La table
L’hiver 2023 a été doux, seulement quelques jours de neige et de températures négatives. Un de ces jours, nous avons pris une table. J’en ai trouvé une sur LeBonCoin, une table de ferme. De vieux pieds solides, l’éclat jaunâtre d’un vieux vernis et les bosses et cicatrices d’une longue vie. N’habitant pas encore dans cette région depuis 6 mois, et venant d’un pays très plat, j’ai sous-estimé la météo.
Nous avons accroché la remorque et sommes partis à la recherche de l’adresse dans un village de montagne à proximité. Nous l’avons trouvé au bas d’une route escarpée recouverte de neige. La dernière fois que nous avons roulé avec une remorque, un chauffeur de camion a dû nous secourir alors que nous avions du mal à sortir d’une place de stationnement à reculons. La confiance était donc faible. Nous avons décidé de nous garer en haut de la route et de marcher les 300 m jusqu’à la maison.
La table était parfaite, elle était déjà dans la famille depuis des générations et avait déménagé de maison en maison. Il était hors de question de faire descendre la voiture sur la route glissante, nous devions donc prendre la table. Je peux vous dire que 300 mètres, c’est comme des kilomètres : porter une table lourde, porter des chaussures inadaptées sur une route glacée, avec votre partenaire de crime qui se demande pourquoi c’était le meilleur jour pour ramasser quoi que ce soit. Mais tout cela en valait la peine, vous allez voir !
Les assiettes
Emmaüs, 09h45. Une file d’attente attend devant la porte. Nous arrivons trop tard, je m’en rends compte ; nous aurions dû venir plus tôt pour être devant. Je ris un peu, je ne connais pas ce phénomène. Oui, le Black Friday dans les grands magasins, mais pas un samedi d’octobre ordinaire dans un magasin de seconde main.
Les portes s’ouvrent et les gens devant commencent à courir. Je sais où ils vont : à droite, à gauche, puis tout au fond, là où se trouvent les bons objets. Ne me sentant pas à l’aise pour courir, je commence à marcher très vite, ce qui a probablement l’air ridicule. J’entre dans la zone, j’entends la femme responsable interpeller un gars sur le fait que c’est trop de marchander. Je vois tous ces gens et je me dis : « Zut, j’arrive trop tard. » Mais c’est là que j’aperçois les assiettes du petit-déjeuner : Sarreguemines Châtenois. En bon état ! Les assiettes dont j’avais besoin pour compléter ma vaisselle pour les chambres d’hôtes. Cette trouvaille chanceuse fait ma journée, et franchement, la suivante aussi.
La lampe
Lors d’une petite escapade dans une autre campagne, nous entrons dans une Brocante. Le propriétaire, qui a l’air d’un vieux marin bien soigné, nous suit de près pendant que nous nous promenons dans la boutique. Il ne nous fait pas entièrement confiance avec ses objets précieux, c’est certain. Il y a une magnifique lampe qui brille dans un coin et je ne peux pas m’empêcher d’aller la voir. Pas de prix. Heureusement, le gars se tient presque dans mon aura pour que je puisse lui demander. 1500€ répond-il. C’est tellement au-dessus du budget que nous partons tout de suite, pour ne pas être tentés de dépenser plus que ce que nous avons.
De retour à la maison, je commence à chercher sur le marché néerlandais et je trouve un type de lampe similaire. À ma grande surprise, c’est dans une maison en face de ma sœur à Amsterdam. La chance ! Je peux négocier un peu (j’adore ça, mais les Français aiment moins malheureusement) et l’acheter pour 60€. Mon beau-frère la récupère, répare les vieux fils et l’apporte à mon père où je pourrai le récupérer à Noël. Je suis contente de mon nouvel objet vintage.
Je suis la seule, semble-t-il. Ma sœur pense que la lampe est incroyablement laide, mon beau-frère l’a trouvée « intéressante » au début, mais maintenant tout le monde est honnête : oui, très laide. Mon père n’aime pas la couleur. J’espère que Julien l’aimera, mais quand il finit par la voir, il n’est pas convaincu. Je commence à me remettre en question et je me demande si je n’ai pas perdu l’œil pour trouver des trucs sympas. Mais je le rassure (et me rassure) en lui disant que ce sera parfait dans la pièce avec les murs de terre. Et en effet, elle lui va comme un gant !
Eh bien, jugez par vous-même lorsque vous passerez. J’aimerais savoir ce que vous en pensez ! Vous pouvez être tout à fait honnête, comme tout le monde 🙂