Lorsque nous nous sommes mariés, ma sœur nous a offert un livre : « Tresser les herbes sacrées » de Robin Wall Kimmerer. Il s’agit d’un recueil de belles histoires qui m’a immédiatement captivée. Wall Kimmerer est issue d’une tribu autochtone des États-Unis et elle raconte le lien fort qui unit les peuples autochtones à la nature.
Embrassez le loup
En lisant ce livre, je suis tombée sur une étude récente sur la connexion entre l’humain et la nature (humain-nature connectedness, ou HNC, en anglais) dans 61 pays. Mon pays natal, les Pays-Bas, se trouve en bas de cette liste. Ce n’est pas étonnant : après une absence de 150 ans, nous avons accueilli le retour du loup en essayant de nous en débarrasser à nouveau le plus rapidement possible. Dans un pays comme les Pays-Bas, où la nature est fragmentée en petits morceaux, il n’y a pas de place pour le loup, affirment les politiciens, les agriculteurs et certains citoyens.
L’étude mentionne que la promotion d’un lien plus fort entre l’humain et la nature est susceptible d’être une stratégie puissante pour le changement transformateur nécessaire pour faire face aux crises environnementales. Mais comment y parvenir ? Comment embrasser le « loup » alors que les gouvernements, les entreprises et certaines personnes ont encore du mal à considérer que notre bien-être dépend fortement de la santé du monde naturel ?
La connexion entre l'homme et la nature (HNC) comme voie vers la durabilité
Dans l’étude « Le lien entre l’humain et la nature comme voie vers la durabilité : une méta-analyse mondiale », le HNC est défini comme la mesure dans laquelle les humains se considèrent comme faisant partie de la nature. L’écologiste américain Aldo Leopold dit à ce sujet : « Nous abusons de la terre parce que nous la considérons comme une marchandise qui nous appartient. Lorsque nous considérons la terre comme une communauté à laquelle nous appartenons, nous pouvons commencer à l’utiliser avec amour et respect ».
Une explication possible du fait que nous nous considérons moins comme faisant partie de la nature peut être trouvée dans l’urbanisation rapide. Plus de 55 % des personnes vivent aujourd’hui dans des zones urbaines et ont moins accès à des environnements naturels. Ayant moi-même vécu longtemps dans une zone urbaine, j’ai eu le plaisir d’avoir une forêt à proximité. Le samedi, j’y allais à 6 heures du matin pour me promener, car à 8 heures, elle était envahie par des groupes de bootcamp. Je me souviens que le fait d’entendre quelqu’un crier « Encore 10 pompes, allez ! » ne m’aidait pas à me sentir connectée à la nature.
Comment améliorer la HNC ?
L’analyse montre que « le sentiment d’appartenance à la nature peut être renforcé par de simples interventions impliquant un contact avec la nature et des pratiques de pleine conscience, (…) ce qui peut être un moyen précieux d’aider les individus à comprendre et à expérimenter à quel point le bien-être humain et la conservation de la nature sont liés ».
Est-ce aussi simple que cela ? L’analyse poursuit : « Étonnamment, nous avons constaté que l’éducation environnementale avait peu d’impact sur la HNC, et nous supposons que cela est dû à la transmission traditionnelle anthropocentrique et « rationnelle » des connaissances scientifiques, qui a délégitimé et supprimé leur contenu émotionnel. »
D’accord, pour améliorer le HNC, nous devons donc avoir un contact réel avec la nature et pratiquer la pleine conscience. Et nous avons besoin d’une éducation et de connaissances scientifiques moins traditionnelles et moins répressives sur le plan émotionnel. Je connais l’outil parfait pour cela.
Marche du Temps Profond
Une Marche du Temps Profond est une promenade contée de 4,6 km qui permet de voyager à travers les 4,6 milliards d’années d’histoire de la Terre et de revivre, étape par étape, chaque événement significatif de l’émergence et de l’évolution de la vie sur Terre. Elle combine une expérience poétique et méditative avec des faits scientifiques intéressants et importants sur notre planète. Julien guide cette promenade dans le paysage paisible entre Maisonsgoutte et Breitenbach (je n’ai jamais rencontré de groupe de bootcamp ici).
Nous commençons également notre stage week-end Permaculture par la Marche du Temps Profond. Et ce n’est pas un hasard. Car pour moi, la permaculture incarne un lien émotionnel avec la nature, avec Gaïa, combiné à une connaissance scientifique approfondie sur la manière de prendre soin d’elle. Et de prendre soin de nous, bien sûr, ainsi que de partager ce que nous avons.
